65ème anniversaire de l’Intifada du 31 janvier 1944

Publié le par Foire2Fès

Le frère Mohammed Soussi a consacré, dans son article hebdomadaire du vendredi 29 janvier d’Alhttp://www.lariposte.com/IMG/arton68.jpg Alam, un rappel opportun des événements de janvier 1944, depuis la présentation du Manifeste du 11 janvier jusqu’aux événements des 29, 30 et 31 janvier, à Rabat, Salé et Fès, en raison de leur concordance avec les événements de Gaza, en Palestine occupée, et des controverses soulevées par certains esprits sur leur efficacité, rappelant que la Résistance d’un peuple opprimé signifie la détermination jusqu’à la victoire malgré la faiblesse des moyens matériels et des possibilités (vis-à-vis d’un ennemi surarmé).
Je ne reviendrai pas sur ces souvenirs vécus, que j’ai déjà relatés dans un article paru dans «L’Opinion» du 29 janvier 2002, p. 3, insistant sur le rôle de la jeunesse istiqlalienne, avant et après les 11 et 31 janvier et la poursuite de la lutte et de la résistance à l’ennemi jusqu’au mois de février, avec des moyens faibles vis-à-vis d ‘un ennemi armé de chars et d’avions ; je voudrais seulement rappeler le rôle éminent joué par trois militants qui ont pris la direction des opérations. Il s’agit de Sid El Kébir El Fassi, frère du Dr El Fatmi, et qui était professeur de Mathématiques au Collège Moulay Idriss, de Hassan Benchekroun, encore élève, mais dirigeant de la cellule des élèves istiqlaliens du Collège (en relation avec son oncle Haj Omar Benabdeljalil), et de Mohammed Saâdani, également chef de la cellule des étudiants de la Karaouiyine ; tous trois s’étaient réfugiés dans une petite maison annexe au domicile de Haj Abdesslam Benchekroun (père de Si Mohammed, le pharmacien et de Abderrahmane) en pleine Médina près de Aïn Azliten et Dar Dmana ; de ce quartier général partaient les directives et les ordres pour les artisans, les élèves et les étudiants , par l’intermédiaire de militants chevronnés et efficaces comme Si M’hammed Laraqui et M’hammed Douiri, c’est ainsi que les artisans et militants devaient organiser les manifestations de Karaouiyine, de Rcif et de Moulay Driss, encadrés par les étudiants orateurs enflammés, et que les élèves étaient chargés de la rédaction de tracts, de leur polycopie, avec des moyens rudimentaires, et de leur distribution en ville nouvelle, à l’intention des Européens, mais sans se faire prendre.
Malheureusement, un de nos camarades a eu la mauvaise idée de remettre un exemplaire à un élève du Lycée Mixte, fils d’un policier, ce qui a permis de mettre la main sur tout le réseau de distribution dont j’étais le chef, perquisitionné dans mon domicile du Douh et recherché par la police, (alors que mon père était incarcéré au Borj Nord avec les notables qui avaient manifesté une certaine résistance à livrer leurs récoltes d’olives à l’occupant), j’ai demandé consignes à mon ami Hassan Benchekroun, qui a été d’accord pour que je me rende, (le 7 février) et m’a aidé à préparer un scénario crédible pour mon interrogatoire : prendre la responsabilité entière et ne dévoiler aucun intermédiaire si non un Moulay El Hassan El Alaoui, décédé pendant les événements.
Cela a permis à l’état-major de gagner encore une semaine mais leur tour est arrivé malgré les précautions et Hassan arrêté vers le 15 février m’a dégagé de toute responsabilité et pris sur lui la direction des opérations : ce qui lui a valu la condamnation à deux ans de prison ferme (alors en début d’entrée à l’institut Agronomique de Paris, dont il devait sortir ingénieur).
 
 Source :
http://www.lopinion.ma
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