Fès: L’Ader fête ses 20 ans

Publié le par Foire2Fès

Vingt ans se sont écoulés depuis la création de l’Agence pour la dédensification et la réhabilitation de la médina de Fès (Ader-Fès). Pour célébrer cet anniversaire, les responsables de l’agence ont convié quelques personnalités à une petite cérémonie mardi dernier. Et comme symbole de fête, il a été procédé à l’octroi de prix aux deux premiers enfants (fille et garçon) des salariés de l’Ader. A noter que ces derniers sont au nombre de 70 et ont donné naissance durant les deux dernières décennies à 120 enfants.
«Considérée comme l’institution unique, sur le plan national, à qui revient l’immense honneur de s’occuper de la réhabilitation d’une cité historique de la dimension de la médina de Fès, elle a veillé au grain avec rigueur, méthode et abnégation», indique Fouad Serrhini, directeur de l’Agence. Selon lui, la vie de son établissement a connu des situations difficiles qui ont fortement forgé et enrichi l’expérience de Fès, considérée,aujourd’hui comme une référence incontournable aux niveaux national et international en matière de réhabilitation des sites historiques.
Avec le développement d’une vision stratégique aspirant à la réalisation des objectifs du projet, il a été indispensable de créer un organisme qui s’occupe des programmes afférent à la réhabilitation de la médina. Ce fut, donc, la création de l’agence, le 23 juin 1989, en tant que société anonyme avec un capital de 5 millions de DH.
Depuis sa mise en place, l’agence a établi un lien direct et fort entre la problématique de la réhabilitation de la médina et ses spécificités sociales et économiques. Dans le même ordre d’idées, les études réalisées ont indiqué que le taux de pauvreté dépassait dans certains quartiers 34% et que le bâti menaçant ruine représentait plus de 10% de l’ensemble des bâtiments de la médina dont le parc est estimé à 14.000 constructions.

«Avec le recoupement et la multiplication des causes de la détérioration du bâti historique (l’ancienneté, les facteurs naturels, l’exploitation inappropriée, la densification, l’effritement de la propriété, etc.), notre héritage historique était plus que jamais sérieusement menacé», explique Serrhini. Et d’ajouter: «Les objectifs du projet de réhabilitation visent l’amélioration des conditions de vie, la préservation du patrimoine architectural et le développement de projets qui s’inscrivent en ligne directe du développement durable».
C’est ainsi qu’entre 2000 et 2005, les équipes de l’agence s’étaient focalisées sur la réalisation du programme intégré de la réhabilitation de la médina dans le cadre d’un prêt de la Banque mondiale (cf. www.leconomiste.com). D’un investissement de 120 millions de DH, ce programme a comporté plusieurs projets dont la réhabilitation de l’habitat à travers une approche participative avec les habitants, l’aménagement des accès de la médina, le réseau de voirie d’urgence, l’organisation de la circulation, l’aménagement des circuits touristiques thématiques et la première tranche de la place Boujloud.

A partir de 2005 et jusqu’à 2013, c’est une autre étape qui est menée en partenariat avec les différents acteurs locaux. Cette étape comprend le renforcement des programmes financés par le département de l’Habitat avec la contribution d’institutions privées (notamment la Fondation du Groupe Addoha), et ce, dans le cadre du traitement de l’habitat menaçant ruine. Il y a aussi la généralisation du pavage des ruelles dans le cadre des programmes de la commune de Fès, l’aménagement de l’accès à R’cif, l’embellissement des façades et le développement touristique avec notamment le renforcement des circuits. Sans oublier la réhabilitation du quartier Ain Azliten et les souks traditionnels, l’aménagement de Oued Al Jawahir et l’aménagement de la deuxième tranche de la place Boujloud. L’enveloppe budgétaire consacrée à ces projets avoisine les 2 milliards de DH. «Chiffre très important et jamais retenu auparavant, et qui en dit long sur la forte présence de l’investissement public et l’aide étrangère depuis l’amorce du processus de réhabilitation de la médina de Fès et son classement Patrimoine mondial de l’humanité en 1981 par l’Unesco», souligne le DG de l’Ader. Et de conclure: «Au vu de toutes ces réalisations qui entrent dans le cadre d’une vision et une stratégie bien circonscrites, il est permis de dire que le projet de réhabilitation de la médina de Fès a franchi de grands pas concrets par rapport aux planifications des années 80». 

 leconomiste.com
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